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Kune-Vain, Lezha

Shkodra


La ville la plus importante dans le nord de l'Albanie

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L'entrée du château de Rozafa

L'entrée du château de Rozafa

L'entrée du château de Rozafa

L'entrée du château de Rozafa

Château de Shkodra

Château de Shkodra

La rivière Buna vu depuis le château

La rivière Buna vu depuis le château

Château de Shkodra

Château de Shkodra

La rivière Drin vu depuis le château

La rivière Drin vu depuis le château

A l'intérieur du musée du château

A l'intérieur du musée du château

A l'intérieur du musée du château

A l'intérieur du musée du château

A l'intérieur du musée du château

A l'intérieur du musée du château

Intérieur des murs du château des Rozafa

Intérieur des murs du château des Rozafa

Intérieur des murs du château des Rozafa

Intérieur des murs du château des Rozafa

A l'intérieur du musée du château

A l'intérieur du musée du château

Mosquée de plomb

Mosquée de plomb

Rue piétonne à Shkodra

Rue piétonne à Shkodra

Rue piétonne à Shkodra

Rue piétonne à Shkodra

Rue piétonne à Shkodra

Rue piétonne à Shkodra

Clocher à Shkodra

Clocher à Shkodra

Monument Luigj Gurakuqi

Monument Luigj Gurakuqi

Municipalité de Shkodra

Municipalité de Shkodra

Coucher de soleil à Shkodra

Coucher de soleil à Shkodra

Shkodra - (en italien: Scutari, ou sous sa dénomination illyrienne: Scodra) est une municipalité du nord-ouest de l'Albanie, la ville principale de la région et au bord du lac du même nom, le plus grand lac des Balkans (d'une surface de 370 km2), près des fleuves Drin, Kir et Buna, où passe la frontière actuelle de l'Albanie avec le Monténégro. Elle abrite le Château de Shkodra, qui se trouve à une hauteur de 130 mètres. L'origine de son nom provient de l'endroit où passe pour se verser à l'Adriatique le fleuve Drin, de l'albanais "Shko - Drin" qui signifie "Va-Drin". Shkodra est entourée également d'un massif montagneux, incluant les montagnes de Cukal (1 722 mètres), de Maranaj (1 576 mètres), de Tarabosh et de Sheldi.

Fondée au ive siècle av. J.-C., Shkodra est une des villes les plus vieilles de l’Albanie. C’est un centre économique et culturel important pour l’Albanie.

On connaît aussi Shkodër sous sa forme définie Shkodra, plus conforme à l'usage des spécialistes occidentaux, qui désignent les toponymes féminins albanais par leur forme définie et les masculins par leur forme indéfinie: d'où Shkodra, et Vlora plutôt que Vlorë, Peja et non Pejë (le "ë" fonctionne comme l'"e" muet du français: il n'est donc pas prononcé en position finale); alors qu'on dit Elbasan plutôt qu' Elbasani et Prizren au lieu de Prizreni.

La zone autour de l'emplacement actuel de Shkodra a été habitée depuis la Préhistoire. Des traces de l'époque du Paléolithique moyen y ont été retrouvées. Les fouilles ont mis en évidence une présence humaine continue du Néolithique jusqu'à nos jours. Cela vient du fait que cette zone connaît une combinaison de facteurs climatiques rares et très favorables. Au pied de la colline de Tepe, au sud de la ville actuelle, les fouilles archéologiques ont révélé des objets de l'âge du bronze (2000 av. J.-C.).

À cette époque, vers le ive siècle av. J.-C., Shkodra était le centre d’une tribu d'Illyriens, les Labéates, et deviendra dès -385 la capitale du Royaume d'Illyrie.

La ville connut un développement économique important, les premières monnaies datant de 260 av. J.-C.. Ces monnaies ont révélé le nom de la ville à l'époque: Scodrinon.

A Shkodra est fondé par le roi Bardylis Ier (-385/-358) le dernier royaume d'Illyrie en 385 av. J.-C., qui unifie le pays et prend la ville pour capitale. Au roi Bardylis Ier succèderont notamment le roi Agron (Illyrie), et sa fille, la reine Teuta qui régna de -231 à -228. Shkodra demeurera capitale de l'Illyrie jusqu'à la fin du règne du roi Gentius (181-168 av. J.-C.) jusqu'au découpage du royaume par les romains, qui suivit l'occupation de l'Illyrie par Rome.

Shkodra devint après ce découpage, et notamment avec les réformes de Dioclétien, le chef-lieu de la Prévalitaine et un centre régional de l'Empire romain. La ville sera traversée par des routes commerciales importantes allant vers la côte dalmate au nord et à travers le fleuve Drin vers l'est Kosovo.

Un diocèse catholique existe déjà à Shkodra (Shkodër) au ive siècle, dont on connait le premier évêque, un certain Bassus (385). Avec l'arrivée des Slaves dans les Balkans (vie et viie siècles) Shkodra fut à nouveau occupée brièvement par les slaves (centre de Zeta au xie siècle), et les bulgares. Au xive siècle, elle devint un centre important autonome possédant des institutions développées. Elle sera dirigée en 1360 par la famille Balshaj de Shkodra, avant de passer en 1396, sous la domination de la République de Venise. Cette dernière reconstruisit le château de Shkodra et appela la ville Scutari (cf. code "Statuts de Shkodra" (Statutet e Shkodres) (XVe - XVIe s.) code des lois de Shkodra, sous la direction de la philologue Lucia Nadin, G. Ortalli, O.J. Schmitt, G.B. Pellegrini).

Shkodra possédait alors des institutions et des lois comme tous les autres centres vénitiens développés autour de l'Adriatique. Les Vénitiens se retirèrent après deux révolutions populaires, en 1474 et 1478-1479, et après avoir longtemps résisté aux diverses tentatives de conquête ottomane, la cédèrent par traité à l'Empire ottoman en 1479, juste après la mort du héros national albanais Gjergj Kastrioti dit Skanderbeg.

Le soulèvement de 1911 de la région du nord, secoua l'occupation ottomane en Albanie. Pendant les guerres balkaniques et la Première Guerre mondiale, Scutari/Shkodra, qui donne sur l'Adriatique, devient un objectif pour la Serbie et le Monténégro, appuyés par la Russie, à cause de sa position stratégique sur le plan international.

Après la proclamation de l'indépendance en 1912 au cours de la Première Guerre balkanique, la ville signa un acte contre les décisions des grandes puissances occidentales (Conférence des Ambassadeurs à Londres de 1913) qui laissaient en dehors des territoires albanais plus de 40 % de ses terres. Les habitants de Shkodra organisés dans la Ligue de Shkodra prirent part à la lutte contre l’annexion par les Serbes et les Monténégrins des régions de Plava, Gucia, Hoti et Grudes.

La ville (alors sous influence de l'Empire austro-hongrois à travers le clergé catholique de la ville) subit un siège meurtrier par les armées serbes et monténégrines en 1912-1913 pendant sept mois. Elle capitula finalement en avril 1913, après un accord entre les assiégeants et le commandant de la garnison, Esat Pashe Toptani (Essad Pacha), qui négocia leur soutien en échange de sa reddition. Les armées serbes et monténégrines entrèrent dans Scutari/Shkodra et brûlèrent une grande partie de la ville. Une flotte internationale commandée par l'amiral britannique Burtney organisa un blocus le long des côtes monténégrines. Les armées serbe et monténégrine durent en conséquence se retirer le 14 mai 1913, la Conférence des Ambassadeurs à Londres ayant attribué la ville au duché d’Albanie, et fut alors sous la surveillance des forces internationales. Le korvettenkapitän von Klitzing (commandant de bord du SMS Breslau) fut nommé gouverneur de la ville et commanda un bataillon de fusiliers marins.

Au cours de la Première Guerre mondiale, Shkodra fut occupée en janvier 1916 par les armées autrichiennes, mais avec la fin de la Première Guerre mondiale, la ville fut placée sous administration internationale, et ce n'est qu'après le Congrès de Lushnja qu'elle fut gouvernée par le gouvernement albanais issu de ce Congrès.

Dans les années 1924 à 1939, Shkodra connut un développement industriel avec quelques petites fabriques principalement dans l'alimentation et le ciment. En 1939 elle avait environ 70 fabriques et durant cette période de monarchie albanaise, la ville fut administrée par les puissances européennes, possédant ainsi des institutions et subissant des réformes progressistes. En 1939 l'Albanie est occupée par l'armée de l'Italie fasciste.

En 1945, la dictature communiste commence, et la ville souffrira durant quarante-cinq ans de l'écrasement communiste qui avait pour but d'éliminer de Shkodra ses traditions démocratiques, catholiques, économiques et culturelles provenant de ses relations étroites avec le monde extérieur (notamment avec l'Italie et le Saint-Siège, Venise et Milan, et l'ancien Empire austro-hongrois). Des personnalités éminentes et importantes du clergé catholique de Shkodra seront alors poursuivies et exécutées, les institutions culturelles et religieuses seront transformées selon la nouvelle idéologie. Tout fut mis en œuvre pour que Shkodra perde son identité millénaire. Néanmoins, Shkodra sera la première ville albanaise à donner des signes du rejet du communisme stalinien et de l'ouverture vers le chemin de la démocratie et de l'Occident en janvier 1990, juste après la chute du Mur de Berlin.

L'héritage culturel de Shkodra pour la nation albanaise commence au xve siècle par les premiers écrits en langue albanaise que sont les ouvrages de théologie du clergé catholique, tout le nord d'Albanie étant alors catholique et sous la dépendance de l'Église catholique (alors que le sud de l'Albanie était sous la dépendance de l'Église orthodoxe byzantine).

Aux xviiie et xixe siècles, se développent l'art, le sport, les musées, les bibliothèques, la photographie, l'édition et plus tard, le cinéma et l'énergie électrique. On parle notamment de la bibliothèque de la riche famille des Bushatllinj, de la société littéraire, et des différentes organisations culturels et sportives (les sociétés « Bashkimi » (l’Union) et « Agimi » (l’Aube)). Au début du XXe siècle l'important congrès de Monastir qui unifie l'alphabet de la langue albanaise est organisé par des ecclésiastiques, la plupart catholiques.

Les premières revues albanaises diffusées à l’intérieur des frontières de l’Albanie sont imprimées à Shkodra. En 1878, on y fabriqua la première bande musicale, et les photographes albanais de la famille Marubi y travaillèrent; la photothèque de ces photographes était très riche. C’est aussi à Shkodra que la Fête du Travail du 1er mai est fêtée pour la première fois en Albanie.